L’amour des Français pour le chocolat – The Good Life France


Nous connaissons tous Paris comme la ville de l’amour ou la ville lumière – mais saviez-vous qu’elle est aussi la ville des chocolateries ? La « Capitale du Chocolat » compte plus de 300 magasins dédiés, revendiquant ce titre dans le monde entier et prouvant que les Français adorent le chocolat.

En fait, on pourrait dire qu’ils ont une légère obsession pour le chocolat, explique l’écrivain culinaire Ally Mitchell…

L’amour des Français pour le chocolat

La France est dévastée et produit environ 700 000 tonnes de chocolat chaque année. Cet amour remonte au 17ème siècle, lorsque le chocolat était une drogue aphrodisiaque seigneuriale autour de Versailles et que les nobles engageaient leurs propres chocolatiers personnels. Cependant, il n’y avait pas que des fêtes chocolatées : c’est une histoire de guerres commerciales et de cupidité qui a amené le chocolat sur la scène française.

Pendant des milliers d’années, les Olmèques, puis les Mayas de l’ancienne Mésoamérique (le Mexique actuel), buvaient une infusion de cacao. Et dans les années 1500, les Aztèques avaient adopté une pratique culturelle similaire : boire choc*l*tl – signifiant « eau amère », et échangeait les haricots comme monnaie d’échange. Cette « boisson des dieux » était consommée par le roi Montezuma 50 fois par jour et possédait des propriétés médicinales mystiques et aphrodisiaques.

Dans le 16ème siècle, Christophe Colomb aurait rapporté des fèves de cacao en Europe après avoir exploré les Amériques, mais ces fruits étaient considérés comme trop amers pour susciter l’enthousiasme du public. Cependant, lorsque les conquistadores espagnols, dont Hernán Cortés, revinrent avec les haricots à la fin des années 1500, la publicité grandit – en particulier lorsque la cour espagnole ajouta d’autres importations coloniales, notamment le sucre, pour le rendre plus savoureux. Les Espagnols ont alors gardé le plaisir du chocolat comme secret commercial pendant la décennie suivante.

Le chocolat rencontre la France

Le chocolat est arrivé dans le sud de la France au début des années 1600, introduit par des migrants juifs installés à Bayonne, apportant avec eux le secret de la fabrication du chocolat. Au cours des deux cents années suivantes, cette communauté fonda les premières entreprises chocolatières françaises et fit de Bayonne la première ville chocolatière de France. Enfin, le secret espagnol du chocolat s’est répandu dans toute l’Europe.

En 1615, le chocolat était le chouchou de la cour de France. La princesse espagnole Anne d’Autriche, âgée de 14 ans, offrit à son fiancé le roi Louis XIII un coffre rempli de chocolat, qui devint désormais l’indulgence exclusive des rois de France et de leurs cours. Consommé sous forme liquide, cet exotisme était aromatisé avec d’autres ingrédients mystiques comme le café, les clous de girofle et la vanille, tous considérés comme possédant des qualités médicinales ou assimilables à des drogues. Surtout, la cour de France considérait le chocolat comme un aphrodisiaque grâce à ses qualités revitalisantes et à ses racines aztèques, ce qui, pour la sensibilité des aristocrates français, le rendait extrêmement sensuel. En 1702, un médecin rapportait que « les propriétés du chocolat sont telles qu’elles stimulent l’ardeur de Vénus ».

L’amour royal du chocolat

Sous Louis XIV, le chocolat sous toutes ses formes était présent dans la cuisine de Versailles. Des confiseurs étaient embauchés exclusivement pour préparer les chocolats chauds quotidiens des nobles. Il a lui-même développé un tel goût pour le chocolat qu’il estimait qu’un approvisionnement continu était essentiel. Il ordonna donc la culture des fèves de cacao dans les Antilles françaises. Son propre chocolatier David Chaillou a eu le privilège d’être le seul négociant en chocolat du pays. Il ouvre la première chocolaterie en 1659, un monopole qui durera 29 ans.

La fascination pour le chocolat se poursuit chez les successeurs du roi. On retrouvait Louis XV dans les cuisines préparant son propre chocolat chaud, dont la recette survit encore aujourd’hui. Ses maîtresses préférées, Madame de Pompadour et Madame du Barry buvaient régulièrement du chocolat chaud et inspiraient des potins à la cour. La faible libido de Madame de Pompadour était notoire, alors boire du chocolat « lui réchauffait le sang » alors que Madame du Barry était à l’extrémité opposée du spectre, et on prétendait que le chocolat suscitait son « désir insatiable ».

Louis XVI, avec Marie-Antoinette, était un connaisseur de ce breuvage. Le chocolatier de la reine n’était autre que l’arrière-arrière-petit-fils de Chaillou, Sulpice Debauve. À l’heure actuelle, toutes les familles nobles possédaient leur propre chocolatier, mais le couple royal en avait deux, dont le médecin personnel du roi, car le chocolat était encore considéré comme médicinal.

Marie-Antoinette commençait chaque journée avec une tasse de chocolat chaud servi avec de la chantilly à la viennoise. Debauve lui confectionnait des médaillons de chocolat qui dissimulaient le goût du médicament amer que la reine prenait pour ses maux de tête. Connu comme « Pistoles de Marie-Antoinette« Ce furent les premiers chocolats à croquer. Leur succès est tel qu’en 1823, dans sa chocolaterie parisienne, il crée des chocolats « diététiques » pour la santé, parfumés à la fleur d’oranger et à la vanille. À ce jour, les « Pistolets de Marie-Antoinette » sont toujours fabriqués par Debauve & Gallais – mais sans le médicament contre les maux de tête.

Tout le monde aime le chocolat

À cette époque, dans le climat post-révolutionnaire, le chocolat était enfin accessible aux masses, mais il était encore considéré comme un médicament et il était donc commercialisé par la société pharmaceutique Menier. L’entreprise a ouvert sa première usine en 1814 et vendait du chocolat comme drogue récréative apaisante mais légèrement stimulante. À la fin du 19ème siècle, on pensait qu’elle était la plus grande fabrique de chocolat au monde avec des plantations et des chemins de fer, et elle vendait des barres de chocolat emballées, reconnaissables comme étant le chocolat que nous connaissons et aimons aujourd’hui.

L’emprise de la France sur le chocolat a peut-être diminué au cours du siècle dernier, notamment depuis que Menier a été absorbé par le conglomérat mondial Nestlé, mais le chocolat français conserve toujours un charme illicite. La truffe au chocolat diabolique est typiquement française et aurait été créée par la famille Dufour en 1895. La Maison du Chocolat et Valrhona sont deux marques françaises de haute qualité appréciées dans le monde entier, et il ne faut pas oublier le seul et unique pain au chocolat – le déguisé de la France excuse pour manger du chocolat au petit-déjeuner – et bien sûr, le chocolat chaud très français, un avant-goût d’une opulence abandonnée.

Allié Mitchell est un blogueur et écrivain indépendant, spécialisé dans la nourriture et les recettes. Ally a quitté le Royaume-Uni pour vivre à Toulouse en 2021 et écrit désormais sur sa nouvelle vie en France sur son blog culinaire NigellaEatsEverything.

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